Bloch MB 174

  • En 1936, l'armée de l'air lança un programme d'un avion utilitaire, transportant des passagers, qui pourrait servir à la reconnaissance et au bombardement. Il s'agissait de répondre au réarmement outre-Rhin. Mais dans le même temps, les nationalisations de 1937 réduisirent la société Marcel Bloch à un simple bureau d'étude au sein de la SNCASO.

    Bloch proposa un bimoteur d'allure moderne, le MB.170, conçu par Déplante. Celui-ci était biplace et vola pour la première fois le 15 février 1938. 2 prototypes furent construits avec des moteurs Gnome-Rhône 14N-06, l'un comme avion de reconnaissance, l'autre comme bombardier. Le premier fut accidenté pendant les essais. Le deuxième, triplace, vola le 30 juillet. Plusieurs versions furent envisagées avant d'arriver à la version définitive, le MB.174. Celle-ci abandonnait notamment la tourelle ventrale présente sur le MB.170.

    Le Bloch 174 était un bimoteur au nez vitré, à train rétractable et à double dérive. Le pilote et le mitrailleur de queue prenaient place dans un cockpit surélevé. Il disposait de deux MAC 1934 de 7,5 mm placés dans les ailes, de 3 MAC 1934 en position ventrale, et le mitrailleur arrière d'un MAC 1934 jumelé.

    Destiné à la reconnaissance, il était équipé de moteurs Gnome-Rhône 14N-49. Il effectua son vol inaugural le 5 janvier 1939 entre les mains de René Le Bail. 50 exemplaires sont commandés dès le 1er février 1939, mais les modifications demandées retardèrent la mise en production. Celle-ci commença en novembre 1939. Il entra en service en mars 1940 au sein du groupe II/33, afin de remplacer notamment le Potez 637 qui avait prouvé sa vulnérabilité pendant la drôle de guerre.

    Sa première mission de guerre eut lieu le 29 mars 1940. Son pilote était Antoine de St-Exupéry, qui se servira de son expérience sur Bloch 174 pour écrire "pilote de guerre". 56 exemplaires furent construits jusqu'en mai 1940, et seuls 3 furent perdus pendant la campagne de France. Il pouvait emporter des bombes de 50 kg, jusqu'à 400 kg.

    Au Bloch 174 succéda le Bloch 175, destiné au bombardement. Celui-ci était motorisé par des Gnome-Rhône 14N-48. Son fuselage fut agrandi afin de loger une soute à bombes, et il emportait des bombes de 100 et 200 kg, pour une charge utile de 600 kg. Il vola pour la première fois le 3 décembre 1939 entre les mains de Daniel Rastel. Il fut livré à partir d'avril 1940 au GR II/52. 25 exemplaires seulement furent construits avant la défaite, et servirent, en réalité, à la reconnaissance. 200 autres exemplaires désarmés furent construits pour la Luftwaffe, et servirent à l'entraînement.

    Le MB.176 était une version motorisée par des Pratt & Whitney R-1830 SC 3-G. Celle-ci s'avéra inférieure au Bloch 175, mais fut tout de même construite à cinq exemplaires en plus du prototype. Ils rejoignirent le GR I/55 en Afrique du Nord.

    Le MB.177 resta au stade de prototype (un seul exemplaire). Il était doté de moteurs Hispano-Suiza 12Y-31 en ligne. Le MB.178 était en cours de construction lors de la défaite : il fut réquisitionné par la Luftwaffe pour être testé à Rechlin. Son destin est inconnu.

    La majorité des Bloch 174/175 s'échappèrent en Afrique du Nord, d'autres furent détruits et 10 furent capturés par les Allemands. Ceux-ci s'en servirent pour l'entraînement, ou utilisèrent les moteurs pour en équiper leurs Me 323. Les Bloch 174 furent utilisés par Vichy, notamment pour surveiller les navires britanniques et survolèrent régulièrement Gibraltar. Lorsque l'Afrique du Nord passa dans le camp allié, ils effectuèrent leurs dernières missions de guerre au-dessus de la Tunisie avant d'être remplacés par les F-5 Lightning. Ils furent alors relégués au transport ou au remorquage de cibles. Les MB.175 du II/52 furent eux tous détruits lors d'un bombardement.

    Après la guerre, une version bombardier-torpilleur fut développée pour l'Aéronavale, qui en commande 100 en 1945. Nommée Bloch 175T, elle sera construite à 80 exemplaires et livrée à partir de janvier 1947 à la 6F. Elle restera en service jusqu'en 1952, mais se révéla dépassée. Le Bloch 175T fut remplacé par l'Avenger et fut retiré en 1960 à Rochefort, après avoir servi à l'entraînement ou à des essais en vol au sein de la 10S.

    L'appareil fut moderne pour son époque et excellent dans son rôle, mais comme beaucoup d'autres matériels, il arrivait trop tard et en trop petit nombre. Aucun exemplaire n'a survécu.


    La fiche sur le site


    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bloch_MB.170_%C3%A0_MB.178


    http://www.dassault-aviation.com/fr/passion/avions/bloch-militaires/mb-170-178.html?L=


    http://frenchaces.pagesperso-orange.fr/avions/france/m+mb174.html


    http://www.avionslegendaires.net/bloch-mb-174-175.php


    http://fandavion.free.fr/bloch174.htm


    http://www.2iemeguerre.com/avions/bloch174a3.htm


    http://en.wikipedia.org/wiki/Bloch_MB.170


    http://www.aviastar.org/air/france/bloch-175.php
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  • belle fiche.

    Mais à part la charge de bombes, le Bloch 174/175 avait des performances tout à fait comparableq au Junker 88A, ou au Douglas DB 7.
    Mais comme beaucoup d'avions français, il a été handicapé par sa motorisation : trop limité et d'une fiabilité problématique.

    Les derniers appareils furent retirés du service en 1960 : C'est regrettable qu'aucun exemplaire n'ait été conservé.
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  • Merci !

    C'est regrettable qu'aucun exemplaire n'ait été conservé.

    Tout-à-fait. C'est d'ailleurs hallucinant de voir qu'aucun appareil français de cette époque n'a été conservé, à part un ou deux Dewoitine 520. De même, impossible de trouver des photos libres de droit de ces avions. A croire qu'on jette un voile pudique sur cette époque. :S
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  • En même temps, le MB.174 c'est vraiment de la petite série. Il était difficile dans ces conditions d'en conserver.
    Ah que je destroye tout ! Ou pas. :pSur AMN : Ciders, commandeur suprême, 10872 messages, inscrit le 02 septembre 2006, à 22 h 18
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