Ansaldo A.300

  • Biplan polyvalent italien des années 1920.

    Au début de l’année 1918, alors que la Première Guerre mondiale fait rage, l’entreprise Gio. Ansaldo & C décide de mettre au point un nouvel avion biplace de reconnaissance aérienne destiné au Corpo Aeronautico Militare du Royaume d’Italie.

    C’est l'ingénieur italien Emilio Verduzzio qui travaille comme chef de projet sur cet appareil. Désigné A.300, ce nouvel avion reprend certains points du S.V.A.10 et conserve son agencement général, classique à l'époque. Le moteur Fiat A.12bis de 221kW (300ch), protégé par un capot en métal et installé dans le nez, entraîne une hélice bipale tractrice. L’équipage est assis en tandem dans des cockpits ouverts et séparés, le pilote à l’avant. Les ailes, en biplan, ont la même envergure et n’ont pas de décalage entre elles. L’empennage est conventionnel, avec une dérive triangulaire. Le train d’atterrissage tricycle est fixe, avec des roues de grand diamètre à l’avant et un patin à l’arrière. L’armement est constitué de deux mitrailleuses synchronisées Vickers de 7,7mm tirant au travers du disque de l’hélice et une troisième, mobile, utilisée à l’arrière par l’observateur. Lors des missions de bombardement, jusqu’à 191kg de bombes peuvent être embarquées, soit entre 12 et 18 engins explosifs. En plus de caméra pour la reconnaissance aérienne, l’A.300 peut également emporter une radio pour rester en contact avec le sol.

    Le prototype est achevé à l'automne 1918, juste après la fin du conflit. Piloté par Mario Stoppani, il montre dès son vol inaugural, effectué depuis l'aérodrome de Borzoli, de très bonnes qualités de vol. La guerre étant finie, les besoins en avions est moins présente, d’autant plus que de nombreux appareils restent en surplus. Néanmoins, Ansaldo espère bien vendre son A.300 sur le marché international, mais pour cela il faut convaincre et montrer les atout de son nouvel avion. Il est donc décidé d’effectuer une longue tournée en Europe, avec un équipage formé de Stoppani et de l'ingénieur Giuseppe Brezzi, alors directeur de la production de la société.

    À partir de la deuxième moitié de l’année 1919, les corrections apportées sont satisfaisantes et plusieurs versions sont développées. Parmi celles-ci, on peut retenir l’A.300/2 qui est la version initiale de production, ainsi qu’une version triplace désignée A.300/3 exportée en Belgique, en Espagne et en Pologne. L’A.300/4 est la version définitive et la plus produite avec deux radiateurs supplémentaires pour le refroidissement du moteur. Deux version de transport sont également développées : l’A.300C capable d’emporter 4 passagers et l’A.300T pouvant en emporter jusqu’à huit ; mais aucune commande n’a été enregistrée pour ces deux versions civiles. Un prototype désigné A.400, directement dérivé de l’A.300 est également conçu.

    Des exemplaires d’A.300 sont également construits sous licence en Belgique par la SABCA (Société Anonyme Belge de Construction Aéronautique) et en Pologne par Plage i Laśkiewicz. Les avions de construction polonaise, environ 25 au total, ont provoqués plusieurs accidents mortels. Après enquête, il est apparu que l’entreprise polonaise utilisait pour la brasure des pièces métalliques un mélange acétylène-oxygène qui produisait une température trop haute et fragilisait la structure. Ces appareils semblent avoir été retirés du service à partir de 1924 déjà, trois ans plus tôt que les A.300/4 construits en Italie.

    Au total, 7 pays ont équipés leurs forces aériennes d’A.300 de différentes versions, soit la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Mexique, le Pérou, la Pologne et l’URSS. La Turquie a également utilisé des Ansaldo A.300 comme avion gouvernemental. L’A.300 est l’un des avions les plus construits de son époque : la seule version A.300/4 a été construite à plus de 700 exemplaires, dépassant ainsi la production totale de tout autre type des années 1920 à l’exception des Breguet XIX et Potez 25. Probablement parce qu’il est italien, et non allemand, français ou britannique, il reste peu connu.


    Versions :
    A.300 : Un prototype construit en 1918.

    A.300/2 : Première version de production ; quelques exemplaires construits en 1919.

    A.300/3 : Version triplace construite essentiellement pour la Belgique, l’Espagne et la Pologne ; 90 exemplaires construits à partir de 1920.
    Pour accueillir le troisième homme d’équipage, l’ouverture du cockpit arrière est allongée.

    A.300/4 : Version biplace améliorée de l’A.300/2,
    Cette version, la plus produite, est équipée d’un moteur équipé d’un système de refroidissement plus performant constitué de deux radiateurs Lamblin placés sous le fuselage. Ces radiateurs offrent une petite section frontale, ce qui a permis de redessiner le capot-moteur de l’avion et rendre ce dernier plus aérodynamique. Premier vol en 1922.

    A.300/5 : Un prototype équipé d’un moteur Lorraine.

    A.300/6 : Conversion d’un ou de deux A.300/4 (MM.25663 et ?) avec un moteur FIAT A.20, afin d’augmenter la durée opérationnelle de l’appareil.

    A.300C : Version civile capable d’emporter quatre passagers ; 1 prototype construit.

    A.300T : Version civile capable d’emporter huit passagers ; 1 prototype construit.

    A.400 : Projet directement dérivé de l’A.300, resté au stade du prototype.

    SABCA A.300/4 : 44 exemplaires d’A.300/4 construits sous licence par la SABCA à partir de 1923.
    Une erreur dans les plans fournis par Ansaldo oblige la SABCA à installer un lest de 50kg à l’arrière du fuselage pour améliorer la stabilité, mais malgré cet artifice, l’appareil reste peu stable et il est la cause de plusieurs accidents.

    Plage i Laśkiewicz A.300/2 : 200 exemplaires d’A.300/2 et A.300/3 prévus, 50 à 80 exemplaires construits selon les sources.

    Plage i Laśkiewicz A.300/3 : 200 exemplaires d’A.300/2 et A.300/3 prévus, 50 à 80 exemplaires construits selon les sources.


    Utilisateurs militaires :
    Belgique : 30 A.300/3 entre 1921 et 1928 et 44 SABCA A.300/4 de 1923 à 1928 au sein de l’Aéronautique Militaire.

    Espagne : 6 ou 12 A.300/3 (selon les sources) au sein de l’Aviación Militar Española ; plus en service.

    Royaume d’Italie : 740 exemplaires pour la Regia Aeonautica, principalement des A.200/4, afin d’équiper ses unités de reconnaissance aériennes et ses écoles de pilotage. Les différents lots, qui comprennent également les pièces de rechange correspondantes, concernent:
    - 75 exemplaires (MM.24516-24590) commandés le 5 juillet 1923
    - 100 exemplaires (MM.24653-24752) commandés le 1er décembre 1923
    - 110 exemplaires (MM.24944-25053) commandés le 27 février 1924
    - 40 exemplaires (MM.25054-25093) commandés le 5 juin 1924
    - 135 exemplaires (MM.25170-25304) commandés le 18 juin 1924
    - 10 exemplaires (MM.25480-25489) commandés le 14 juillet 1924
    - 130 exemplaires (MM.25572-25701) commandés le 5 août 1924
    -10 exemplaires (MM.25480-25489) avec contrat du 14 juillet 1924
    -130 exemplaires (MM.25572-25701) avec contrat du 5 août 1924

    Mexique : au moins un exemplaire au sein de la Fuerza Aérea Mexicana ; plus en service.

    Pérou : deux A.300 au sein de la Marina de Guerra del Perú à partir de 1919 ; plus en service.

    Pologne : 30 A.300/4 construits en Italie et 200 A.300/2 et A.300/3 construits sous licence par Plage i Laśkiewicz pour la force aérienne polonaise (Siły Powietrzne), mais réellement seuls les 30 A.300/2 construits par Ansaldo et 50 à 75 appareils construits par Plage i Laśkiewicz sont entrés en service ; retirés respectivement en 1927 et 1924.

    RSFSR : (puis URSS) 50 A.300/3 commandés pour l’aéronautique militaire (puis la force aérienne soviétique), 30 livrés (N° 7066-7095) à partir d’avril 1922 ; plus en service.



    Caractéristiques A.300/4 :
    Equipage : 2
    Longueur : 8,75m
    Envergure : 11,24m
    Hauteur : 2,97m
    Surface alaire : 39,5m2
    Masse à vide : 1’200kg
    Masse maximale au décollage : 1’700kg
    Moteurs : un moteur à pistons en ligne Fiat A.12bis de 221kW (300ch)

    Performances A.300/4 :
    Vitesse max basse altitude: 200km/h
    Vitesse de croisière : 180km/h
    Vitesse ascensionnelle : 2,5m/s
    Plafond opérationnel : 5’500m
    Endurance : 3,5h
    Distance franchissable : 630km

    Armement :
    Deux mitrailleuses synchronisées Vickers de 7,7mm tirant au travers du disque de l’hélice et une troisième mitrailleuse Vickers de 7,7mm, mobile, utilisée à l’arrière par l’observateur.



    Liens internet :
    https://it.wikipedia.org/wiki/Ansaldo_A.300

    https://pl.wikipedia.org/wiki/Ansaldo_A.300

    https://www.polot.net/pl/ansaldo_a_300_1920r_/historia

    http://www.airwar.ru/enc/other1/ansaldoa300.html

    http://www.belgian-wings.be/Webpages/Navigator/Photos/MilltaryPics/interbellum/Ansaldo%20A300/Ansaldo%20A300%20Frontpage.html
    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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    " J’ignore la nature des armes que l’on utilisera pour la troisième guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."  A. Einstein       "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."  Max Frisch
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