La capacité de l'Alouette II à effectuer des missions de sauvetage en haute altitude avait favorablement impressionnée les Indiens. Ceux-ci demandèrent donc à Sud-Aviation, en 1968, une version capable de remplir les mêmes missions dans les reliefs de l'Himalaya, autrement plus élevés. Cela donna le SA 315 Lama.

Celui-ci reprenait pour base le SE.3150 Alouette Astazou construit à deux exemplaires, qui avait été le premier hélicoptère à franchir les 10000 mètres, le 13 juin 1958. Il reprenait donc la cellule renforcée de l'alouette II, avec une poutre de queue allongée, ainsi que le moteur Artouste IIIB de 870 ch dératé à 550 ch, le boîtier de transmission et le rotor de l'Alouette III. Il peut transporter 1000 kg de charge sous élingue à 2000 m d'altitude, et dispose d'un atterrisseur constitué à la fois de patins et de roues en configuration tricycle. On peut aussi installer des flotteurs.

Le vol inaugural eut lieu le 17 mars 1969 avec Roland Coffignot et Gérard Boutin ocmme pilotes. Les essais se déroulèrent dans l'Himalaya la même année, avec des tests de décollage à 7500 mètres d'altitude. Il fut certifié en France le 30 septembre 1970, et baptisé Lama en juillet 1971 par Aérospatiale. La version de série fut nommée SA 315B. Sud-Aviation en construisit 447 exemplaires jusqu'en 1989.

Jean Boulet battit avec cet appareil le record d'altitude pour un hélicoptère, avec 12442 mètres, le 21 juin 1972. Le Lama conserve toujours ce record, lequel avait été suivi par le record de la plus longue chute en autorotation, de façon bien involontaire : le moteur avait pris feu. Par ailleurs, il était prévu au départ d'atterrir avec cet hélicoptère sur les sommets de l'Himalaya, mais les autorisations firent défaut et on se rabattit sur le record.

Il s'agit d'un hélicoptère utilitaire, apte à remplir des missions de transport de passagers, de fret (jusqu'à 1135 kg sous élingue), de blessés (2 civières et un personnel médical), à l'observation, à la reconnaissance photographique, à la recherche et au sauvetage (il dispose d'un treuil d'une capacité de 160 kg).

HAL, la firme indienne, reçut l'accord de construction sous licence dès 1971. Le premier exemplaire vola le 6 octobre 1972 et les premiers exemplaires de série furent livrés en décembre 1973. Les appareils construits en Inde prirent le nom de Cheetah. Plus de 250 exemplaires furent produits, tant pour la force aérienne (24 encore en service) que pour l'aviation de l'armée de terre (48 encore en service). Depuis, quelques exemplaires s'écrasent régulièrement, ce qui fait dire aux Indiens que "quand Lama fâché, lui toujours faire ça". D'autres exemplaires furent vendus à la Namibie (2), ou donnés au Népal (4 exemplaires).

Des Cheetah, remotorisés avec des Turbomeca TM 333-2M2 à partir de 2006, furent rebaptisés Cheetal. L'armée de terre indienne a passé une commande de 20 exemplaires en 2010. Les Cheetah furent aussi modifiés pour l'attaque légère et la lutte contre la guérilla sous le nom de Lancer. Le Népal disposerait aussi de Lancer.

Le Lama intéressa également le Brésil. Helibras obtint la licence en 1978, et construisit le Lama sous l'appellation HB.315B Gaviao. 3 HB.315B ont été vendus à la Bolivie.

Les SA 315B Lama furent vendus à l'Angola (2 exemplaires), l'armée de l'air argentine (3 à 4 appareils mis en service en 1973, 1 encore en service) et à l'armée de terre argentine (6 appareils livrés en 1986, 2 encore en service). La Bolivie dispose de 2 Lama. Le Chili en a également reçu pour sa force aérienne et pour son armée de terre (16 exemplaires, à partir de 1972). Les exemplaires chiliens sont retirés du service. L'Equateur en a reçu au moins 3 pour son armée de terre. L'armée Pakistanaise dispose encore de 15 Lama. Le Pérou a reçu 8 Lama dans les années 1980, qui ont remplaçé les Alouette II. Le Togo a reçu un (ou deux) exemplaires en 1980.

Il a également été vendu à la gendarmerie marocaine, à une firme italienne, en Finlande et en Suisse (81 Lama immatriculés).

Productions sous licence incluses, plus de 700 exemplaires du Lama ont été construits. Après avoir prouvé sa robustesse, sa fiabilité, et sa capacité à accomplir du travail aérien en haute altitude, il fut finalement remplacé par l'Ecureuil.


La fiche sur le site


http://fr.wikipedia.org/wiki/Alouette_II


http://fr.wikipedia.org/wiki/Lama_%28h%C3%A9licopt%C3%A8re%29


http://www.helirotor.com/fhelicopterepdf/2.pdf


http://en.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9rospatiale_Alouette_II


http://en.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9rospatiale_SA_315B_Lama


http://www.aviationtrivia.info/Aerospatiale-SA-315-Lama.php


http://aviastar.org/helicopters_eng/snias_lama.php


http://www.eurocopter.com/site/en/ref/1969:-SA315_465-134.html


http://www.airplane-pictures.net/type.php?p=2826