L'AH-64 à l'exportation

L'annulation du programme AH-56 en 1972 ramenait l'US Army à son point de départ : elle cherchait toujours un remplaçant à son AH-1, plus performant, avec une meilleure autonomie et une plus grande puissance de feu. Il devait de surcroît pouvoir voler en suivi de terrain. C'est pourquoi elle lança le programme AAH (Advanced Attack Helicopter) le 15 novembre 1972.

Bell, l'association Boeing Vertol/Grumman, Hughes, Lockheed, et Sikorsky répondirent à l'appel d'offres, dont les finalistes furent choisis en juillet 1973 : Hughes et Bell. Bell proposait son Model 409 (YAH-63A) et Hughes son Model 77 (YAH-64A).

L'YAH-64A vola pour la première fois le 30 septembre 1975 et fut sélectionné le 10 décembre 1976. Son rotor à 4 pales était plus résistant, son train d'atterrissage plus stable que ceux de son concurrent. Les 2 prototypes furent portés au standard de présérie AH-64 et participèrent au test du missile AGM-114 Hellfire, développé depuis 1974.

3 AH-64A de présérie subirent des tests opérationnels par l'US Army en 1981. Il fut décidé de les doter d'un moteur T700-GE-701 de 1690 hp, plus puissant que celui d'origine. C'est cette même année qu'il fut appelé Apache, dans la tradition de l'US Army de donner le nom d'une tribu indienne à ses hélicoptères.

La production fut approuvée en 1982 et le premier appareil de série sortit de l'usine d'Hughes à Mesa (en Arizona), le 30 septembre 1983. Mais dès 1984, Hughes fut racheté par Mc Donnell Douglas. L'AH-64A fut livré à l'US Army en janvier 1984 et est entré en service au sein du 7th Battalion de la 17th Cavalry Brigade en avril 1986. Plus de 820 Apache furent livrés à l'US Army jusqu'en décembre 1995, formant 33 bataillons.

L'Arabie Saoudite se montra intéressée par l'Apache dès 1992, après avoir vu son efficacité lors de la guerre du Golfe. Elle en commanda 12 exemplaires. L'AH-64A fut également livré à Israël (42 appareils à partir de 1990, qui sont nommés "Peten", ce qui signifie cobra : il en reste 30). Les Emirats Arabes Unis ont reçus 30 AH-64A en 2005, et sont en train d'être modernisés : il en reste actuellement 12. L'armée grecque a reçut 20 appareils en 1995. La force aérienne égyptienne a commandé 36 AH-64A en 1995, tous passés au standard AH-64D depuis. Il reste 107 AH-64A à l'US Army actuellement.

L'AH-64A est un hélicoptère d'assaut et d'attaque anti-chars, biplace en tandem. Il est motorisé par 2 General Electric T700-701 de 1696 hp actionnant un rotor à 4 pales. Le cockpit est blindé et peut encaisser un obus de 23 mm. Le blindage atteint 1100 kg et les réservoirs de carburant sont auto-obturants. Il emporte un canon M230 de 30 mm, utilisable avec un casque IHADSS (Integrated Helmet And Display Sight System). Le viseur s'affiche directement sur le casque, ce qui permet au pilote de suivre la cible et de contrôler le canon. Ce système fut révolutionnaire pour l'époque. Il emporte aussi jusqu'à 16 missiles AGM-114 et/ou des roquettes de 70 mm. 937 AH-64A auront été construits jusqu'en 1997.

Entre 1984 et 1987, les AH-64A subirent des tests à partir de navires. Malgré plusieurs essais, et l'intérêt du Canada, le manque de budget n'aboutit à aucun "Sea Apache".

Mc Donnell Douglas se lança dès 1985 dans l'étude d'un AH-64B, dont les améliorations portaient entre autres sur le cockpit, l'ajout d'un GPS et le contrôle de tir. 254 AH-64A auraient pu être portés à ce standard. En 1988, le budget avait été approuvé, mais l'évoluation des technologies était telle que Mc Donnell Douglas décida de passer à une version bien plus ambitieuse : l'AH-64D. Celui-ci fut approuvé dès 1990. En 1992, l'AH-64B fut annulé. L'année suivante, ce fut au tour de l'AH-64C d'être annulé. Ses améliorations n'était elles-aussi qu'une partie de ce qu'allait recevoir l'AH-64D. L'AH-64A+, lui, inclue une partie de ces améliorations.

Le prototype de l'AH-64D Longbow Apache vola le 15 avril 1992. Les tests se terminèrent en avril 1995, et en août 1996, il fut décider de porter à ce standard 232 AH-64A. Le premier d'entre eux vola le 17 mars 1997. Sa principale amélioration est le radar AN/APG-78 contenu dans un dome au-dessus du rotor, qui lui permet de détecter des cibles tout en se cachant derrière le relief, voire d'avoir une liaison avec d'autres AH-64D. Ce radar peut être démonté, auquel cas l'AH-64D perd la dénomination Longbow. Il est aussi propulsé par des moteurs T700-GE-701C de 1890 hp, et peut emporter jusqu'à 4 réservoirs externes de 230 US Gallons. Il dispose d'un vidéo enregistrable pendant 72 mn, utile pour la reconnaissance. Les AH-64D Block II, eux, furent livrés à partir de 2003.

Israël en a obtenu 18 exempaires, livrés à partir de 2005 et nommés Saraph, Seraph), 1 a été perdu). La Hollande en a commandé 30 en 1995, qui furent livrés à partir de 1999, il lui en reste 29. Les appareils égyptiens ont été portés à ce standard (35 appareils en service), ainsi que ceux des Emirats Arabes Unis (14 appareils actuellement). L'armée grecque en a commandé 12, et un fut perdu. Elle dispose de 8 appareils actuellement. Le Koweït a commandé 16 appareils en 2004, tous livrés. Singapour dispose de 18 exemplaires. L'US Army dispose de 620 AH-64D. L'Arabie saoudite envisage d'en acheter 36. Plus de 300 AH-64D ont été livrés à l'export, neufs ou remis à niveau.

L'armée japonaise en a commandé 50 en 2005. Construits sous licence par Fuji, ils ont la désignation AH-64DJP et 10 sont en service actuellement. Ils emportent le missile AIM-92 Stinger pour l'auto-défense.

Le Royaume-Uni a acquis sa propre version de l'AH-64D : celui-ci est motorisé par des Rolls-Royce/Turbomeca RTM322 de 2100 hp. Construit à 67 exemplaires, il est désigné WAH-64 par Westland qui en a construit 59 sous licence. La British Army, qui en a reçut livraison en 2001, le désigne Apache AH1. 58 sont en service actuellement. Il est également certifié pour des opérations embarquées depuis 2004 (sur l'HMS Ocean), ce qui a réveillé l'intérêt des USA pour un AH-64 naval.

C'est en août 1997 que Mc Donnell Douglas fut lui-même absorbé par Boeing. Cette firme reçut en 2006 un nouveau contrat pour porter d'autres AH-64A au standard AH-64D. Depuis 2008, les clients exports ayant obtenu des AH-64A demandent également la mise à niveau de leurs appareils.

L'AH-64D Block III voit la mise à jour de certains de ses équipements, notamment le moteur GE T700-701, qui, dans sa version D, passe à 2000 hp. Il dispose aussi de la capacité de contrôler des drones, de nouveaux rotors en composite, d'un train d'atterrissage amélioré. Le premier appareil fut livré à l'US Army le 2 novembre 2011 et celle-ci espère disposer d'une unité complète en 2012. Elle voudrait disposer de 634 appareils en 2022. L'armée taïwanaise en a commandé 30 qui doivent être livrés à partir de 2014.

Le premier déploiement opérationnel de l'AH-64 date de septembre 1987, lorsque 68 appareils participèrent à des manoeuvres en Europe. Il fut engagé au combat dès 1989, lors de l'invasion de Panama. Il y effectua 240 heures de missions, principalement de nuit, et y fit la preuve de sa précision. Ils furent également engagés lors de la guerre du Golfe en 1991 : 277 appareils furent engagés, et détruisirent 500 chars pour la perte d'un seul d'entre eux. Cependant, afin de garantir leur disponibilité, il fallut secrètement clouer au sol tous les autres AH-64.

Les AH-64 déployés lors des Balkans rencontrèrent des problèmes de logistique, de manque d'entraînement des équipages, de survavibilité, d'équipements de visée nocturne. Ces problèmes ne semblent pas tous avoir été résolus lors de leur participation à l'invasion de l'Afghanistan en 2001 et celle de l'Irak en 2003. En effet, 31 appareils furent endommagés et un abattu lors de ce dernier engagement. Depuis, même si l'Apache a généralement fait la preuve de sa robustesse, il y eu au moins un cas avéré où il fut descendu par un SA-7.

Les AH-64 israéliens sont couramment engagés dans des opérations contre le Hezbollah, le Hamas, et ont été engagés lors de l'invasion du Liban en 2006. Les Apaches néerlandais furent déployés en 2001 à Djibouti, en Bosnie-Herzégovine, en Irak en 2004 (6 appareils), en Afghanistan en 2006.
Les Apaches britanniques sont déployés en Afghanistan depuis 2007, et le Prince Harry est certifié sur cette machine. Ils ont également été déployés en Libye en 2011. Les Apaches saoudiens furent déployés contre les rebelles en 2009, près de la frontière avec le Yemen (Operation Scorched Earth).

L'AH-64, malgré certains soucis mécaniques, se révèle l'un des meilleurs hélicoptères anti-chars. Malgré son prix, ses qualités lui ont permis un réel succès à l'export. En février 2010, 1174 exemplaires avaient été construits. L'appareil pourrait rester en service jusque dans les années 2030.


La fiche sur le site



http://fr.wikipedia.org/wiki/AH-64_Apache


http://www.avionslegendaires.net/mcdonnell-douglas-ah-64-apache.php


http://en.wikipedia.org/wiki/Boeing_AH-64_Apache


http://www.boeing.com/rotorcraft/military/ah64d/index.htm


http://www.army.mil/factfiles/equipment/aircraft/apache.html


http://www.fas.org/programs/ssp/man/uswpns/air/attack/ah64_apache.html


http://www.globalsecurity.org/military/systems/aircraft/ah-64.htm

Pays-Bas


Royaume-Uni

Un Apache en Chine ?
ici
ici

Meuh non, un simple amateur d'appareils radiocommandés grandeur nature :bonnet;

L'explication m'intéresserait en tout cas.

Ce serait une maquette réalisée par un ancien militaire chinois, qui en a fait don à un musée.

Vous pensez bien que niveau Apache, les Chinois ont déjà bien assez de données, en allant voir les Taïwanais (par espionnage) ou les Égyptiens…

Une maquette seulement ? Bien réalisée, en tout cas !

Après, avoir un vrai modèle est toujours plus pratique, pour pouvoir l'évaluer en vol par exemple.

Tu tiens l'info d'où Ciders ?

Belle réalisation en tout cas, vu de loin c'est saisissant de réalisme.

On en a pas mal parlé sur Air-defense. Un peu sur Acig aussi, me semble-t-il.

Ok, je te fais confiance, je sais que tu consultes et participes à moult forums.

Cela étant, ce n'est pas parce que le sujet est abordé que cela démontre qu'il s'agit d'une maquette [/mode pénible OFF]

Disons qu'on a énervé notre spécialiste de la Chine sur place (sur le style "encore une copie chinoise !"), et que, entre deux échanges de calibres 122 et 152 mm, on a eu des infos sur le fait qu'il s'agissait d'une maquette.

ciders a écrit

Disons qu'on a énervé notre spécialiste de la Chine sur place (sur le style "encore une copie chinoise !"), et que, entre deux échanges de calibres 122 et 152 mm, on a eu des infos sur le fait qu'il s'agissait d'une maquette.

Merci. Ce fût sage de ne pas l'atomiser avant qu'il ne livre les informations…

Disons que certains membres du forum (mais pas que là-bas, c'est une banalité fréquente) n'ont pas encore compris que la Chine ne se résumait pas au F-7 et au T-69…

ciders a écrit

Disons qu'on a énervé notre spécialiste de la Chine sur place (sur le style "encore une copie chinoise !"), et que, entre deux échanges de calibres 122 et 152 mm, on a eu des infos sur le fait qu'il s'agissait d'une maquette.

Prêcher le faux pour savoir le vrai, cela fonctionne toujours comme tactique de manipulation.

ciders a écrit

Disons que certains membres du forum (mais pas que là-bas, c'est une banalité fréquente) n'ont pas encore compris que la Chine ne se résumait pas au F-7 et au T-69…

Ça évolue plutôt vite là-bas, on le voit régulièrement, notamment avec les posts de news que tu rédiges.

Maquette chinoise ou pas, l’AH-64E "Apache" vient d'être certifié.

Parmis les améliorations, on peut retenir des moteurs plus puissants, de nouvelles pales en composites, d’une avionique et d’un système d’arme amélioré, un nouveau système de communication de type JTRS (Joint Tactical Radio System), de nouvelles commandes électriques, le nouveau radar de contrôle de tir AN/APG-78 "Longbow" block III, des capacités à travailler en réseau améliorées, permettant une connectivité avec l’ensemble des moyens aériens et terrestres.